1 - Bien s’alimenter en randonnée :

La nourriture est un aspect crucial lors d’une sortie sur une journée ou sur plusieurs jours. L’effort déployé par la marche nécessite en effet une alimentation plus riche qu’au repos. Pour tenir sur la durée, le randonneur doit donc s’alimenter régulièrement avec des aliments adaptés à ses besoins. Ceux-ci varient en fonction de la durée et du type de parcours à effectuer. La règle d’or des aliments en itinérance est : légers, petits et nutritifs.

"Il vaut mieux manger léger mais régulièrement" pendant la marche pour maintenir la glycémie à un niveau constant sur toute la durée de l’effort. Il faut aussi penser à s’alimenter de manière équilibrée pour varier les nutriments apportés.

Avant de partir mieux vaut prévoir une période d’adaptation à la nourriture que vous voulez emporter, notamment sur une longue période. Vous y habituer les jours qui précédent la randonnée vous permettra d’éviter les désagréments liés à un changement de régime (digestion difficile) pendant les premiers jours de marche. Le menu de base doit par ailleurs être constitué principalement de féculents, sources de glucides.

L’apport nutritif en plus des différents encas au cours de la marche ou pendant les pauses sera constitué d’au moins un repas principal. En effet, il est possible d’étaler l’apport nutritif sur toute la journée par petits encas rapides, avant de faire un repas plus copieux le soir. Les encas pris tout le long de la journée, peuvent être constitués de fruits secs, de barres de céréales, de pâte d’amande, etc.

Si en matière de nourriture tous les goûts sont dans la nature, certains aliments sont tout de même à éviter lors des randonnées :

  • Les aliments facilement périssables : fromage, viande, etc…
    Privilégiez-les pour le tout début du périple puis passez à des aliments moins périssables comme la charcuterie ou les plats lyophilisés.
  • Les aliments encombrants, évitez les boites de conserves, lourdes à transporter et peu pratiques. De même, les aliments trop fragiles qui finiraient écrasés dans le sac.
  • Les aliments à la teneur énergétique trop faible sont également à proscrire car ils ne vous permettraient pas de tenir l’effort sur la durée.
  • L’alcool est à bannir de votre sac.

Le plus important reste d’adapter sa nourriture aux besoins prévus pour la randonnée, il faut donc également tenir compte des possibilités de ravitaillement que vous croiserez sur la route. Vous n’êtes pas obligés d’emporter énormément de nourriture si vous êtes sûrs de pouvoir vous en procurez facilement (superettes, boulangeries, restaurants). Pour une sortie à la journée, il est également nécessaire de prévoir un encas pour regagner un peu d’énergie au cours de la marche et tenir jusqu’au soir. Quelques fruits secs feront l’affaire.

 

2 - Les chaussures, s'équiper pour marcher :

Activité accessible, la randonnée requiert toutefois une certaine condition physique, surtout sur des itinéraires difficiles ou longs. Elle suppose également un minimum d’équipement et de préparation. Le confort de la marche et la sécurité des personnes dépendront en grande partie de la qualité et la pertinence du choix du matériel en fonction du type de randonnée projetée.

Pour s’équiper, le choix est difficile, tant l’offre est abondante, technique et segmentée. Les critères de sélection du matériel reposent en partie sur le type de randonnée pratiquée. Les chaussures n'échappent pas à la règle.

 

Pour quel type de chaussure opter ?

Si de bonnes chaussures de marche font partie du matériel de base pour commencer à randonner, choisir une première paire peut être difficile. 
Le plus important au moment du choix est de garder en tête l'usage que l'on fera de ses chaussures, pas la peine de prendre un modèle très technique (et cher!) si l'on compte faire de petites promenades à la journée. Les chaussures de randonnée différent beaucoup d'un modèle à l'autre mais il est possible de distinguer trois catégories principales :

  • Les chaussures de promenade et petite randonnée à tige basse ou mi- haute sont plutôt légères et privilégient le confort. Elles sont généralement en toile épaisse, plus rarement en cuir. Certaines sont dotées de membranes intérieures imperméables et respirantes, permettant d'évacuer la transpiration.

  • Les chaussures tout-terrain ou de trek à tige haute sont conçues pour bien maintenir la cheville. Fabriquées essentiellement en cuir, leurs semelles sont plus épaisses et amortissantes. Elles sont souvent plus lourdes que les chaussures de promenade.

  • Il existe enfin des chaussures spécifiques pour les milieux humides ou enneigés (type haute montagne). Dotées d'une tige haute, elles sont très imperméables. Celles utilisées en montagne sont d'ailleurs munies de rebords pour fixer des crampons, ou se chausser de raquettes.

Quelle que soit le modèle choisi, une bonne paire de chaussures de randonnée doit présenter les caractéristiques suivantes :

  •  Une bonne adhérence au sol :
    Fondamentale pour la sécurité du randonneur, cette fonction d’adhérence est remplie par le crantage, plus ou moins marqué, dessiné sous les semelles. En terrain varié, accidenté ou pentu, une semelle de qualité évitera au randonneur de glisser sur des cailloux ou dans l’herbe mouillée.
  • Un bon maintien du pied et de la cheville :
    Plusieurs facteurs contribuent à un bon maintien de la cheville : la hauteur de la chaussure sur la cheville (tige basse, demi-haute ou haute), le matériau employé.

  • Dans une descente surtout, mais aussi déjà sur terrain plat, le pied et la cheville du randonneur sont soumis aux inégalités du sol et à des tensions brutales. Le maintien de la cheville devient d’autant plus nécessaire que le terrain est accidenté. En terrain rocheux, dans les pierriers, protéger ses malléoles contre les chocs est vivement recommandé.
  • Être imperméables ou du moins protéger contre l’humidité :
    Un randonneur doit veiller à la bonne santé de ses pieds. L'humidité est un des principaux facteurs de complications qui peuvent perturber le cours de la randonnée voire entraîner des complications pour sa santé générale.

  • Évacuer la transpiration :
    Fabriquée en cuir fin ou en membranes microporeuses, la doublure intérieure favorise la circulation de l’air. Elle évite ainsi la transpiration des pieds.
  • Absorber les chocs et amortir les inégalités du sol :
    De l’épaisseur et de la qualité de la semelle extérieure, notamment du talon : en caoutchouc ou en synthétique, dépendra la qualité de l’amorti, c'est-à-dire le ressenti des chocs.
    Un plus pour certains produits : la possibilité de faire ressemeler au moins une fois ses chaussures. Il est également possible d’ajouter des semelles ou des talonnettes intérieures antichocs, visant à stabiliser le pied et à améliorer le confort et à protéger le pied des chocs liés à la marche. Différents modèles, standards ou adaptables à la morphologie du pied, sont disponibles sur le marché.

  • Être confortables et agréables :
    C'est le critère essentiel qui doit diriger votre choix.

Un soin particulier devra être porté aux éléments suivants :

  • La tige extérieure : si les matières synthétiques sont de plus en plus utilisées, un cuir suffisamment épais, bien entretenu, demeurera toujours très efficace. Seul inconvénient du cuir : sa lenteur à sécher. Très imperméable, mais rigide, la coque plastique est plutôt utilisée en terrains neigeux et glaciaires.
  • La qualité de la doublure intérieure : ultime rempart contre l’humidité, elle est faite de cuir fin et/ou composée de membranes microporeuses et respirantes de type Gore-Tex® empêchant le passage de l’humidité.

  • Les coutures : c’est le point faible des chaussures, moins il y a de coutures, mieux c’est.

  • La présence de renforts de caoutchouc : fixés sur l’avant, le côté et l’arrière de la chaussure, ceux-ci freinent les infiltrations et l’humidité sur les parties les plus exposées. Pas d’illusion toutefois, aucune chaussure de randonnée ne restera longtemps imperméable en terrain trempé. Idem pour les chaussettes.

3 - Préparer son sac à dos :

Organiser son sac à dos est tout un art !
Pour obtenir un bon portant, le principe de base est de répartir la charge principalement sur le bassin et un peu sur les épaules. Le poids doit donc être réparti de façon à ce que le centre de gravité du sac soit le plus près possible du corps, ni trop bas, ni trop haut. Ainsi, les objets lourds sont calés dans le sac, côté dos, et ce qui est plus léger, côté extérieur du sac. 

Nous avons tous, un jour ou l'autre, maudit le sac que nous avions sur le dos. Pourtant le sac a dos sans doute le meilleur des compagnons de route.

Voici son mode d’emploi :

 

Si on se pose encore la question de marcher ou non avec des bâtons, le fait de marcher avec un sac à dos n’est pas sujet à discussion. Quelle que soit la longueur du sentier que vous empruntez, ne partez pas sans sac à dos !

Il s’agira bien sûr d’adapter le volume du sac à la durée du circuit choisi (randonnée à la journée ou itinéraire sur plusieurs jours). Mais attention : plus un sac est grand, plus on a tendance à le charger… Sur les GR®, il n’est pas rare de croiser des randonneurs aux sacs surdimensionnés et beaucoup trop lourds. Pour des itinéraires de plus de 4 jours, l’idéal est de prendre un sac de 55 litres avec éventuellement des poches pliables. La taille du sac (ou le litrage) est bien sûr fonction de ce qu’on y met dedans… mais aussi de comment on le met dedans. Un peu d’organisation permet de s’y retrouver rapidement et de ne rien oublier.

 

Comment remplir son sac à dos ?

Pour obtenir un bon portant, le principe de base est de répartir la charge principalement sur le bassin et un peu sur les épaules. Le poids doit donc être réparti de façon à ce que le centre de gravité du sac soit le plus près possible du corps, ni trop bas, ni trop haut. Ainsi, les objets lourds sont calés dans le sac, côté dos, et ce qui est plus léger, côté extérieur du sac.

 

Éviter les charges lourdes sur les reins, ou au sommet du sac, et gare aux bosses ou aux angles du réchaud ou de la gamelle pointant dans le dos du porteur. L’équilibre des charges doit être l’objet d’une grande attention. Outre la répartition du poids assurant confort et sécurité de marche, l’aspect fonctionnel de l’organisation du sac est primordial :

  • le sac de couchage et les vêtements de rechange seront rangés au fond du sac .
  • la gourde, les vivres de course, le chapeau et la crème solaire resteront aisément accessibles.
  • le topo guide® et la carte sont à portée de main.
  • les vêtements de protection sont en haut du sac.
  • les objets précieux, tels que papiers et argent, sont à l’abri, protégés dans une pochette plastique zippée.
  • les vêtements et différentes affaires personnelles peuvent être rangés dans différents sacs plastiques ou en toile légère, ce qui facilite les manipulations.
  • l’emplacement du matelas n’est jamais évident : on peut l' enrouler autour de la tente, l’attacher en bas du sac à dos, ou le glisser à l’intérieur même du sac, autour des affaires. S’ils sont à l’extérieur, matelas et tente doivent être protégés contre la pluie.

Si tout ne rentre pas dans le sac à dos, si vous ne pouvez pas le fermer, procédez à un examen critique du contenu du sac et revoyez votre organisation. Un sac à dos n’est jamais totalement imperméable, l’eau finissant toujours par pénétrer à l’intérieur par les coutures et les fermetures. Une housse de protection extérieure imperméable peut être utile. On peut aussi préférer doubler l’intérieur du sac à dos d’un grand sac poubelle robuste de 80 ou 100 l.

 

Les checks-listes idéales :

  • Pour quelques heures de balade ou une journée, il faut toujours emporter avec soi :
    • des lunettes de soleil.
    • un tube de crème solaire.
    • une casquette ou un chapeau.
    • un vêtement de protection contre la pluie.
    • un pull ou une veste en fibres polaires, fine ou épaisse, selon la saison et la température.
    • des bâtons de marche le cas échéant.
    • des vivres de course (pain d’épices, barres, fruits secs…).
    • de l’eau, minimum 1,5 l.
    • une couverture de survie.
    • un sifflet.
    • du papier hygiénique.
    • une paire de lacets de chaussures.
  • Pour le groupe, il est nécessaire de :
    • le pique-nique pour une sortie à la journée (quelques idées : morceaux de concombre, melon, tomates, ou carottes crues, ou bien salade préparée et soigneusement emballée, oeufs durs, pain et fromage, ou sandwich au jambon, fruits, cake ou quatre quarts, etc.).
    • du fil et des aiguilles.
    • un couteau pliant.
    • un sac poubelle pour emporter les déchets.
    • une trousse de secours.
    • le topo-guide® Fédération, guide de randonnée ou descriptif de l’itinéraire.
    • la carte au 1/25 000 avec, éventuellement, un protège carte en plastique.
    • une boussole.
    • des jumelles.
    • un appareil photo.
    • du papier et un stylo.
    • un téléphone portable.
    • une lampe frontale (utile en cas de départ tardif en hiver ou de passage obscur, comme un ancien tunnel désaffecté par exemple).
  • Pour plusieurs jours avec hébergements, il faut ajouter à l’équipement déjà cité ci-dessus :
    • des vêtements et sous-vêtements de rechange.
    • des sandales ou chaussures légères pour se détendre le soir.
    • un poncho ou cape de pluie.
    • un sur-pantalon.
    • une pile de rechange pour la lampe frontale.
    • un « sac à viande » ou un drap-housse.
    • des bonnets et des gants pour le matin ou le soir selon la saison.
    • une trousse de toilette.
    • de la lecture.
    • des vivres de course pour plusieurs jours.
    • des cartes topographiques.
  • Pour plusieurs jours en autonomie, il faut ajouter à l’équipement déjà cité ci-dessus :
    • la tente.
    • le sac de couchage.
    • le matelas.
    • un briquet et des allumettes à l’abri de l’humidité.
    • le réchaud et son combustible.
    • la popote avec éponge et torchon.
    • les provisions.
    • plusieurs sacs poubelle.
    • un rouleau de ficelle solide.
    • une grande bâche plastique.
    • des pastilles Micropur® ou Hydroclonazone®.

Quel poids peut-on porter ?

Pour une randonnée itinérante, le poids maximum recommandé pour un sac à dos est de 20% du poids du porteur :

  • ainsi une femme de 55 kg peut porter un sac de 11 kg.
  • un homme de 80 kg, un sac de 16 kg.

Ce poids est suffisant pour une randonnée de quelques jours. Il est bien sûr excessif pour une simple journée de marche. Porter davantage est toujours possible, jusqu’à un tiers de son poids, mais il vaut mieux l’éviter : outre le risque accru d’incident sur un terrain accidenté (chutes, entorses…), porter un sac trop lourd peut générer des pathologies à court et moyen terme : tendinites, usure des cartilages ou des disques intervertébraux.

 

4 - La trousse de secours du randonneur :

Glissée dans le sac à dos, la trousse de secours est là pour faire face aux petits pépins du quotidien de la marche ou attendre les secours en cas de blessure sérieuse. Suivant l'état du malade ou du blessé, la trousse de secours doit permettre :

  • De poursuivre la rando dans de bonnes conditions, avec tout le groupe.
  • D'évacuer le blessé, en cas de blessure plus grave, vers le point d'arrivée s'il est proche, ou vers le point d'accès le plus proche. D'où la nécessité, avant le départ, d'étudier des "voies de dégagement" sur la carte IGN ou en reconnaissance sur le terrain.
  • D'attendre les secours, avec pour corollaire la notion d'alerte et la nécessité de connaître les voies de dégagement évoquées ci-dessus.

Dans le cas de randonnée en groupe, il faut distinguer deux types de trousse de secours : 

  • La trousse de l'animateur (et/ou du groupe), qui n'est pas en charge de l'infirmerie. Il doit emporter la trousse collective contenant uniquement du matériel.
  • La trousse du randonneur, qui sert à ses maladies personnelles. Il doit emporter son matériel de base et ses médicaments.

La trousse de secours idéale :

  • désinfectant incolore pour nettoyer une plaie souillée.
  • éosine aqueuse en dosette.
  • sérum physiologique en dosette pour laver les yeux.
  • lot de pansements prédécoupés de taille et de formes diverses, dont certains imperméables.
  • 5 compresses stériles de petit format.
  • 5 compresses stériles de grand format.
  • du sparadrap.
  • des petites bandes collantes de suture, du genre Stéristrip®, à employer sur une plaie désinfectée, et avant de la montrer à un médecin.
  • des pansements contre les ampoules et protections de type « deuxième peau ».
  • de la bande collante élastique (type Élastoplast®), de 6 cm de large, qui servira à tout : protéger un pansement, réparer la bretelle d’un sac à dos…
  • une bande collante non élastique (Strapal®) pour faire un strapping sur une entorse de cheville (Attention ! Il faut être secouriste pour réaliser ce bandage).
  • une bande de type Velpeau® normale.
  • une paire de petits ciseaux bien coupants.
  • des épingles à nourrice.
  • une aiguille et une pince pour enlever des échardes.
  • une pommade apaisante contre les piqûres d’insectes (ou d’orties).
  • une crème à l’arnica en cas de coups, un tube de granulés d’arnica.
  • des comprimés antalgiques à dissoudre dans la bouche, éviter l’aspirine qui peut être allergène.
  • quelques bonbons ou morceaux de sucre enveloppés individuellement.

Si vous partez plusieurs jours :

  • de l’ultralevure contre les diarrhées ou vomissements.
  • un antibiotique à large spectre.
  • un collyre.
  • une pommade contre les coups de soleil et les brûlures.
  • un anti-inflammatoire

 

 

 

Dans tous les cas, pensez à avoir un tire tique

5 - Comprendre la météo :

Les conditions météorologiques constituent l’une des principales composantes de la pratique de la randonnée. Elles influencent grandement sa réussite. Si la météorologie est l’une des sciences les plus complexes qui soient, en connaître des principes de base est aisé et très utile. Comprendre les phénomènes météorologiques permet au randonneur de prévoir de partir au bon moment ou de renoncer avec raison.

 

Les notions de base :

  • La pression atmosphérique :
    C’est l’une des clés des phénomènes météorologiques. Pour simplifier à l’extrême, il faut mémoriser que l’air froid est relativement dense, lourd, et stable, tandis que l’air chaud est léger et instable.

  • Le phénomène de condensation :
    Il constitue un autre principe de base. L’air contient toujours de la vapeur d’eau, qui est invisible. La quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air se modifie en même temps que varie la température de l’air, l’air froid pouvant contenir moins d’humidité que l’air chaud. Lorsqu’un air chaud et humide se refroidit, vient un moment où il atteint son point de saturation en humidité : la vapeur d’eau contenue va se condenser et se transformer en minuscules gouttelettes d’eau créant des nuages.

  • Dépression et anticyclone :
    Une masse d’air chaud et léger se traduira par une zone de basse pression atmosphérique, appelée dépression. L’air chaud ayant tendance à s’élever, il va se refroidir en gagnant de l’altitude et devoir se délester de son humidité, en créant des précipitations. La dépression signifie donc un temps perturbé. À l’inverse, une masse d’air froid et lourd se caractérise par une zone de pression plus élevée : l’anticyclone, en général synonyme de ciel dégagé et de temps stable.

Les bulletins météorologiques :

La prévision météorologique, qui anticipe les phénomènes du temps, s’avère l’un des plus sûrs outils du randonneur. En France, Météo-France conçoit et diffuse plusieurs bulletins météorologiques accessibles par téléphone ou par le Net, et actualisés plusieurs fois par jour. Les prévisions actuellement diffusées concernent les trois à sept prochains jours. De par la complexité des phénomènes météo, l’incertitude de prévision est plus importante au-delà de 48 heures. Les services météorologiques calculent alors le degré de fiabilité de leurs prévisions, indiqué par un indice de confiance variant de 1 à 5 (5 étant le niveau de confiance le plus élevé).

 

Dans les bulletins météo, chaque mot pèse. Lire ou écouter un bulletin implique d’être très attentif. La plupart des cartes météos comportent des courbes de niveaux comparables aux courbes de niveaux topographiques. Il s’agit là des courbes isobares, qui relient les points d’égale pression atmosphérique. Elles définissent également des « bosses », c’est-à-dire des zones de haute pression, et des « creux » : zones de basses pressions. Les anticyclones sont indiqués par la lettre A, les dépressions par un D. Front froid et front chaud sont également représentés par des lignes noires spécifiques. L’intérêt de lire une carte météo est de visualiser en un coup d’oeil les positions relatives des différentes masses d’air et des fronts, et donc de comprendre rapidement quelles influences vont s’exercer sur le temps.

 

Deux astuces pour anticiper la météo :

 

Si la consultation des bulletins météorologiques est irremplaçable, il est possible de savoir à peu comment le temps va évoluer grâce à une observation du ciel et de l'altimètre. 

  • Savoir observer le ciel :
    Sans jouer au météorologue, il est possible d’interpréter un minimum les signes avant-coureurs du temps, en observant le ciel. Par beau temps apparent, certains signes peuvent mettre en garde contre l’aggravation probable de la météo. La présence d’un halo autour du soleil ou autour de la lune, de longues traînées persistantes laissées par les avions, indiquent la présence d’air humide et donc la probabilité d’un changement de temps. Un changement net de la direction du vent, virant du nord ou du nord-est au sud ou sud-ouest doit aussi alerter. Un temps exagérément clair, lumineux, suit ou précède souvent une perturbation. Il est des signes d’alerte qu’il ne faut jamais négliger, car la perturbation est proche : en montagne, les nuages lenticulaires, reconnaissables à leurs formes de bicorne lorsqu’ils se forment sur les plus hauts sommets, annoncent toujours du mauvais temps.

  • Surveiller le baromètre ou l'altimètre :
    Le baromètre mesure la pression atmosphérique, exprimée en hectopascals (hPa) :
    • 1 013 hPa correspondent à la valeur moyenne au niveau de la mer.
    • Une valeur inférieure à 1 013 hPa annonce ou indique une dépression.
    • Une valeur supérieure à 1 013 hPa signifie un anticyclone.

En montagne, on peut utiliser son altimètre comme baromètre. Si on reste à une altitude réelle inchangée, et que l’altimètre « monte » (signale une altitude plus élevée), cela signifiera une baisse de pression, donc plutôt une tendance au mauvais temps. À l’inverse, un altimètre tendant à « baisser » (à indiquer une altitude moins élevée) répercutera une hausse de la pression atmosphérique, donc plutôt un signe de beau temps.

 

6 - Organiser sa randonnée :

Pour partir l’esprit tranquille, il faut organiser aussi minutieusement que possible sa randonnée.

Une bonne organisation est d’autant plus importante que la randonnée dure plusieurs jours. Posez-vous les bonnes questions avant le départ. 

 

 

7 - Comprendre les cartes topographiques :

Pour ceux qui ont encore des hésitations devant une carte dépliée, ce texte présente les principes essentiels de la lecture de carte. Les différents types de cartes. Les cartes topographiques sont disponibles en différentes échelles selon le niveau de précision exigé par la randonnée. Voici une présentation des trois échelles les plus utiles aux randonneurs. 

 

Les différents types de cartes :

Les cartes topographiques sont disponibles en différentes échelles selon le niveau de précision exigé par la randonnée. Voici une présentation des trois échelles les plus utiles aux randonneurs.

 

Les cartes au 1/25 000 :

Ce sont les plus utiles pour suivre un itinéraire pédestre et se localiser sur le terrain. Un trait de 1 cm y représente 250 m de distance, soit 4 cm représentent 1 km. Elles ont pour avantage majeur de représenter le terrain avec un maximum de détails et de précisions topographiques : grottes, reliefs, cours d’eau, sentiers, etc.

Petit inconvénient, cette échelle ne permet pas de reproduire sur une même carte un secteur géographique très étendu, et il faut parfois emporter plusieurs cartes au 1/25 000 pour couvrir toute la randonnée. L’Institut géographique national (IGN) édite des cartes 1/25 000 représentant l’ensemble du territoire français, dans deux collections distinctes qui regroupent 1713 références:

  • La série Bleue : d’un format de 80 x 56 cm, qui correspond à une superficie de 20 x 14 km, chaque carte fournit des informations topographiques très précises sur le terrain: chemins et sentiers, bois, rivières, sources, tout le bâti.

  • La série TOP 25 : elle conjugue la précision topographique des cartes au 1/25 000 avec des renseignements touristiques et pratiques du type refuges, campings, bases nautiques, itinéraires équestres, etc. Chaque carte, d’une dimension de 132 x 92 cm, couvre une surface de territoire deux fois plus importante que celle des séries Bleues.

    Une nouvelle version de cette carte, plus résistante, est maintenant disponible, la TOP 25 R imprimée sur du papier plastifié. Cette nouvelle collection couvre pour 2013, les principaux massifs montagneux et forestier.

Les cartes au 1/50 000 :

Les cartes au 1/50 000 permettent de visualiser un parcours un peu plus long, tout en reflétant assez bien les principales caractéristiques du relief. Elles peuvent être un complément aux guides de randonnée qui présentent des extraits de carte au 1/25 000.

 

La carte au 1/100 000 :

Au stade de la préparation d’une randonnée itinérante, la carte au 1/100 000 s’avère utile pour connaître les infrastructures routières ou localiser les gares SNCF, programmer les étapes à partir des points de ravitaillement et des structures d’hébergement. Une fois en randonnée, elle servira surtout à identifier des reliefs lointains et à s’orienter devant un vaste panorama.

 

Principes généraux de la lecture de carte :

Le nord, par convention, est toujours en haut de la carte. La direction du nord est aussi indiquée par les méridiens, ces deux ou trois lignes verticales très fines qui parcourent la carte de haut en bas. On distingue le nord magnétique, indiqué par l’aiguille aimantée d’une boussole, et le nord géographique, dit nord vrai, correspondant au point de convergence des méridiens : le pôle nord. La différence d’angle entre les deux nords s’appelle la déclinaison magnétique, qui varie avec le lieu et le temps.

 

En France, la direction du nord magnétique se situe pour l’instant légèrement à l’ouest du nord géographique (déclinaison occidentale). La déclinaison diminuant chaque année, les nords magnétique et géographique vont se confondre durant quelques années. Puis la déclinaison passera à l’est.

 

La représentation du relief :

La bonne utilisation des cartes implique la connaissance des différents codes permettant de figurer les reliefs sur un espace plat.

  • Altimétrie et courbes de niveaux :
    La représentation du relief, l’altimétrie, aussi appelée nivellement, constitue un élément d’information essentiel pour un randonneur. Pour les cartes à petite échelle, donc à faible niveau de précision, les traits et l'ombrage accentuent les reliefs élevés. Pour les cartes à grande échelle, exigeant une grande précision, c’est le principe des courbes de niveaux qui est employé pour représenter du relief.

    La différence d’altitude entre deux courbes (l’équidistance) varie selon les cartes. Elle est de 10 m sur une grande partie des cartes françaises au 1/25 000. Dans les régions de plaine, l’intervalle entre les courbes est de 5 m, pour éviter qu’une carte soit dénuée de toute information relative au relief. Pour faciliter la lecture, une courbe sur cinq est tracée en trait plus gras, il s’agit d’une courbe maîtresse dont la cote d’altitude sur le terrain est mentionnée en chiffre sur la carte (exemple : « 1900 » signifie « courbe de niveau correspondant à 1 900 m d’altitude Par convention, la lecture de l’altitude indiquée se fait vers le sommet de la pente.

    En complément des courbes de niveaux et des représentations graphiques, la carte indique l’altitude de nombreux points du terrain par de simples chiffres inscrits en noir à l’horizontale. Ces points cotés correspondent souvent à des lieux précis, bornes de repérage géodésiques, confluence de ruisseaux, croisement de chemins ou de sentiers, ruines, bâti, mais parfois aussi à aucun signe particulier sur le terrain.
  • Les couleurs et légendes :
    En plus de l’ombrage ou des courbes de niveau, les cartes utilisent de nombreux codes de couleurs pour synthétiser le paysage.
    • Les couleurs :
      Les couleurs portées sur les cartes au 1/25 000 relèvent d’un code précis utilisé dans le monde entier.
      • Le bleu représente tout ce qui a rapport avec l’eau ; les cours d’eau, la mer, les étangs, les canaux, les glaciers (contours dessinés au trait bleu), les marais, les zones inondables, etc. Les noms des éléments d’hydrographie sont imprimés en bleu.
      • Le vert correspond à la végétation : les différents traitements graphiques indiquent la nature de la couverture végétale : feuillus, conifères, vignes, broussailles, exceptées les zones cultivées qui restent en blanc. Les limites des forêts domaniales et des parcs naturels sont représentées par un trait vert épais.
      • L’orange est la couleur utilisée pour représenter le relief à travers les courbes de niveaux. Les falaises sont dessinées en noir.
      • Le noir est employé pour une grande partie des indications en lettres ou  chiffres : nom de lieu, de village, hameaux, ruines, altitudes, chiffres de population, numéros de routes, etc. En noir également sont indiqués les voies ferrées, les chemins, les sentiers, les limites administratives, etc.
      • En jaune, les routes non classées.
      • En rouge, les routes principales et secondaires.
    • Les légendes :
      Ce jeu de couleurs se décline suivant une multitude de signes conventionnels, détaillés dans la légende qui accompagne chaque carte. Les cartes touristiques (série Top 25 de l’IGN) comprennent d’autres d’informations : aires de camping, refuges gardés, abris, voies interdites aux véhicules, aires de stationnement, etc. Les itinéraires balisés de randonnée pédestre font l’objet de tracés, en général de couleur rouge, apposés en surcharge sur les chemins et sentiers concernés. D'autres itinéraires intéressants, mais non balisés, sont également indiqués.

Étudier un itinéraire sur une carte :

La lecture attentive d’une carte permet de calculer les trois principaux paramètres essentiels à l’organisation d’une randonnée ou d’une étape : distance, dénivelée et durée.

Maîtriser ces trois facteurs est essentiel pour la réussite de la randonnée :

  • La distance :
    Elle sera évaluée en calculant d’abord sa longueur sur la carte, donc en centimètres, qui seront ensuite convertis en kilomètres en fonction de l’échelle. Les mesures se font avec l’aide d’une bande de papier, d’un fil de laine, ou directement d’une règle graduée. Si le tracé est particulièrement sinueux, une mesure exacte de tous les lacets et virages est difficile, tenez-en compte et augmentez un peu la distance totale.
    Rappelez-vous aussi que sur un terrain vallonné ou montagneux, les distances réellement parcourues sont supérieures aux distances mesurées à plat sur une carte. Vous pouvez utiliser un curvimètre, cette petite roulette dotée d’un cadran gradué. En suivant avec la roulette le tracé de l’itinéraire sur la carte, vous pouvez lire directement sur le cadran la distance terrain correspondante. Il faut préalablement étalonner le cadran en fonction de l’échelle de la carte.

  • La dénivelée :
    Pour déterminer la dénivelée d’une randonnée, il suffit de calculer la différence entre l’altitude de son point le plus haut et celle de son point le plus bas. Si l’itinéraire comprend une succession de montées et descentes, il faut alors calculer la dénivelé positive (en montée) de chaque grimpette, puis additionner les distances obtenues : le résultat donne la dénivelée cumulée.

  • L’estimation de la durée de la sortie est fonction de la distance, de la dénivelée et du rythme de marche. Les vitesses moyennes communément admises pour un adulte un peu entraîné, sans les pauses, sont de :
    • 4 km/h sur du plat ;
    • 300 à 350 m/h de montée ;
    • 400 à 500 m/h de descente.

Cette approche quantitative est à affiner par une observation attentive de la carte, afin d’apprécier les caractéristiques du terrain. Il faut notamment repérer les passages délicats éventuels et les difficultés prévisibles propres à chaque milieu qui ralentissent la progression. 

Les cartes IGN imperméables, une carte pratique pour la randonnée :

La série TOP 25R : l'IGN imprime désormais ses cartes sur un support imperméable, indéchirable et en recto verso pour être plus compacte. La nouvelle TOP 25R (comme Résistante !) permet de s’aventurer sur tous les terrains, par tous les temps, et pour longtemps ! En 2014, 48 cartes sont disponibles, couvrant les grands massifs montagneux et forestiers (Alpes, Pyrénées, Vosges, Corse, forêt de Fontainebleau, etc.).

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Savoir lire une carte et se situer
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